. Le and . Fait, les permis de résidence sont d'abord délivrés parcimonieusement. D'après les statistiques dont nous disposons, les premiers ne sont délivrés qu'autour de 1886 : à cette date, sur 15 725 Indiens recensés, vol.8, p.4

, ont un permis de résidence mais 6 400, soit 44,5 %, sont recensés libres d'engagement ? sans permis. En 1890, le chiffre des engagés est de 3 500 sur 12 683 Indiens recensés au service de l'Immigration, soit 27, 6%, 7 700 libres sans permis, soit 60, 7%, et 1 483 permis délivrés seulement

, que le statut d'engagé s'éteint progressivement en Guadeloupe. Il faut en effet parler d'extinction plutôt que d'une abrogation formalisée : l'immigrant passe du statut d'engagé, plusieurs fois reconduit, au statut de travailleur libre de fait sans qu'il lui soit concédé de permis officiel de résidence. Cette soudaine libéralité est due à la conjoncture de crise. Il s'agit d'un premier pas vers l'intégration des Indiens, C'est donc au tournant de la fin du XIX e siècle et les premières années du début du XX e siècle

, Celui-ci dispose que les enfants d'étrangers nés sur le sol national conservent la nationalité de leurs parents, sauf si à leur majorité, résidents et ayant l'intention de rester dans le pays, ils font la demande de la nationalité. C'est cette démarche administrative qu'accomplit Henry Sidambarom 49 , et avec lui sans doute un très petit nombre, que nous ne pouvons quantifier, de fils d'immigrants, arrivés dans la première décennie de l'immigration. La loi de 1889 inverse le principe en imposant le droit du sol : le fils d'étranger est français sauf si, à sa majorité, il réclame la nationalité de ses parents, Les fils d'Indiens, nés en Guadeloupe, issus des premières vagues migrantes, sont en théorie soumis à l'article 9 du Code

, une assujétion doublée d'une pression psycho-sociale cantonnant l'individu dans son infériorisation. C'est ce que traduit la formule terriblement juste de Christian Schnakenbourg : l'administration comme l'opinion commune jugent que les Indiens sont venus aux Antilles pour « koupé kann é gadé bèf » (couper les cannes et garder les boeufs) et qu'il n'est pas question qu'ils sortent de cette condition, Mais ce n'est pas tant le statut qui importe que la réalité sociale, et, au plus fort de cette réalité sociale

, Nous avons en effet eu l'occasion de souligner, lors d'une précédente étude que jusque dans les années 1910, la confusion des catégories (Indiens, « Indiens » nés en Guadeloupe, travailleurs encore « sous contrat », travailleurs « libres », résidents, etc.) sous le seul vocable générique d' « Indiens » ne permettait pas de se rendre compte des différents aspects de la transition touchant ce groupe ethnique. Cf. Jean-Pierre Sainton, « Notes pour l'étude de la question de l'intégration politique des descendants d'Indiens en Guadeloupe au cours de la première moitié du XX e siècle, Les données chiffrées doivent être comprises ici plus comme une référence indicative que comme un rigoureux comput statistique, pp.138-139, 2004.

, Indo-guadeloupéens : nous désignons par ce terme les descendants d'Indiens, nés en Guadeloupe

. Selon-le-rapport, Comins. Cité in Schnakenbourg, p.1202

5. Environ, . Cf, and . Jean-pierre-sainton, Les Nègres en politique ; couleur, identités et stratégies de pouvoir en Guadeloupe au tournant du siècle, Th. Histoire, 1997.

, Mais c'est après la guerre, dans la reconstitution des listes de 1945, que l'on observe une identité enfin atteinte entre la population indo-guadeloupéenne en âge de voter et les effectifs réellement portés sur les listes

, Soit à peu près le temps qu'il aura fallu à leurs prédécesseurs sur le sol guadeloupéen, descendants d'esclaves, pour s'extraire de l'assignation à une identité sociale principalement rattachée au travail et accéder à l

, Une étude plus poussée des professions montre par contre qu'à Saint-François, qui occupe une position intermédiaire avec 8% d'Indo-guadeloupéens portés sur les listes, une proportion non négligeable des électeurs d'origine indienne sont géreurs, domestiques, cependant très variables : à Capesterre, les indoguadeloupéens constituent déjà 13 % du corps électoral