Hybridization et fertilization of knowledge taught in and by the garden in schools in Guadeloupe
Hybridation et fécondation des savoirs enseignés au et par le jardin dans des écoles de Guadeloupe
Résumé
In the natural and socio-cultural environment of the French West Indies, there is a heritage that responds to the term Creole garden. This qualifier refers to agricultural practices inherited from creolization, i.e. an encounter between different civilizations implanted in these territories. Today, the Creole garden occupies a prominent place in all Caribbean societies and has a heritage status. It is affiliated with small family farming, whose function is recognized and studied by agricultural sciences around the world. Scientific insights on the compatibility of this type of agrosystem with international standards of agroecology establish it as a model of an ecological and sustainable transition for agricultural production systems in the West Indies (Ozier-Lafontaine, 2012; Ozier-Lafontaine, 2020; Fanchone 2020). Like the cultural enhancement of the Creole garden at the level of these societies, the school has significantly brought this heritage into its walls (Zammit, 2015). Numerous educational projects on the theme of the garden pave the way for education outside the walls of the classroom. These are educational gardens, or particularly Creole gardens if an agro-ecological dimension is expressed according to the established standards. In any case, this notable trend reflects a recognized anthropological and cultural trait, namely the attachment of the Caribbean populations to plants and to the enhancement of the natural environment (Marc, 2011).
It is therefore interesting to analyze this salience in the educational world, which necessarily reflects the existence of a solid system of representations and values, as well as a body of proven knowledge among the teachers involved. This paper problematizes education in the context of the garden in the school system of the academy of Guadeloupe. More specifically, it questions the path that leads the actors concerned to draw inspiration from the garden and to install learning situations there. To do this, a table of characteristics of the implementation of this education outside the classroom in primary school will be proposed. The fields of entry for the first level, the choice of a project approach, the inclusion in an interdisciplinarity or a transdisciplinarity (Boelen a, Boelen b, 2022), the place of transversal education known as "education to" – like education for sustainable development developed around the Creole garden (Zammit, 2015) – are some key elements. Their analysis will allow us to better understand the construction of the didactic and pedagogical framework including the garden in the learning dynamics and the practice of the scientific approach.
Dans l’environnement naturel et socio-culturel des Antilles françaises s’inscrit un patrimoine qui répond au vocable de jardin créole. Ce qualificatif se rapporte à des pratiques agricoles héritées d’une créolisation, c’est-à-dire d’une rencontre entre différentes civilisations implantées sur ces territoires. Aujourd’hui le jardin créole occupe une place de choix dans l’ensemble des sociétés antillaises et un statut patrimonial. Il est affilié à la petite agriculture familiale, dont la fonction est reconnue et étudiée par les sciences agronomiques de par le monde. Des éclairages scientifiques sur la compatibilité de ce type d’agrosystème avec les normes internationales de l’agroécologie le consacrent comme modèle d’une transition écologique et durable pour les systèmes de production agricole des territoires antillais (Ozier-Lafontaine, 2012 ; Ozier-Lafontaine, 2020 ; Fanchone 2020). A l’instar de la valorisation culturelle dont fait l’objet le jardin créole à l’échelle de ces sociétés, l’école a significativement fait entrer ce patrimoine dans son enceinte (Zammit, 2015). De nombreux projets pédagogiques sur la thématique du jardin ouvrent la voie à une éducation hors les murs de la classe. Il s’agit de jardins pédagogiques, ou singulièrement de jardins créoles si une dimension agro-écologique est exprimée selon les standards établis. Quoi qu’il en soit, cette tendance notable manifeste un trait anthropologique et culturel reconnu, à savoir l’attachement des populations antillaises au végétal et à la mise en valeur du milieu naturel (Marc, 2011).
Il s’avère donc intéressant d’analyser cette saillance dans le monde éducatif, qui traduit nécessairement l’existence d’un solide système de représentations et de valeurs, ainsi qu’un corpus de savoirs éprouvés chez les professeur.e.s impliqué.e.s. Cette communication problématise l’éducation dans le contexte du jardin dans le système scolaire de l’académie de Guadeloupe. Plus précisément, elle interroge le cheminement qui conduit les act.eur.rice.s concerné.e.s à s’inspirer du jardin et à y installer des situations d’apprentissage. Pour ce faire, un tableau de caractéristiques de la mise en place de cette éducation hors les murs de la classe au primaire sera proposé. Les domaines d’entrée pour le premier degré, le choix d’une démarche de projet, l’inscription dans une interdisciplinarité ou une transdisciplinarité (Boelen a, Boelen b, 2022), la place des éducations transversales dites "éducations à" –à l’instar de l’éducation au développement durable développée autour du jardin créole (Zammit, 2015)- sont quelques éléments phares. Leur analyse permettra de mieux cerner la construction du cadre didactique et pédagogique incluant le jardin dans les dynamiques d’apprentissage et la pratique de la démarche scientifique.
| Origine | Fichiers produits par l'(les) auteur(s) |
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