Génocide par substitution: usages et cadre théorique - Université des Antilles Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2012

Genocide by substitution: uses and theoretical framework

Génocide par substitution: usages et cadre théorique

Résumé

In the early sixties, when young Martinican and Guadeloupean migrated to continental France to get jobs in the secondary and tertiary sector, the arrival of white civil servants to get positions of high responsibility, led Aimé Césaire, representative of Martinique in the National Assembly, to describe in 1977 this trend as "genocide by substitution". His standpoint reflected the fear of seeing the specter of colonialism back with the transfer of white officials in the overseas departments and conversely the departure of young West Indians to France. For Césaire, the resources available to the newcomers and their ideology placed them in a dominant position. Decades later, the concept of genocide by substitution was taken over by representatives of trade unions and associations in Martinique. They castigated the government's policy which consisted of sending young certified teachers from the overseas departments to France and to hire young teachers from continental France in the French West-Indies. This paper purports to understand in which conditions the term "genocide by substitution" was used in the second half of the twentieth century and then in 2004. The purpose is to establish a conceptual framework on the uses of the term, relying in particular on the work of Raphael Lemkin, a Polish lawyer. What is the link between the two periods? What were the bases to describe the two phenomena as "genocide by substitution"?
Au début des années soixante, alors que de jeunes martiniquais et guadeloupéens émigraient vers la Métropole pour occuper des emplois dans le secteur secondaire et tertiaire, l’arrivée de fonctionnaires métropolitains aux Antilles à des postes de responsabilités conduisit en 1977 Aimé Césaire, député du centre de la Martinique, à qualifier cette tendance de « génocide par substitution ». La prise de position de ce dernier reflétait la crainte de voir ressurgir le spectre du colonialisme par le transfert dans les départements d’Outre-mer de fonctionnaires métropolitains et à l’inverse l’éloignement des jeunes antillais. Pour Aimé Césaire, les ressources dont disposaient les nouveaux arrivants et l’idéologie dont ils étaient porteurs, les plaçaient dans une position de force. Quelques décennies plus tard, le concept de génocide par substitution fut repris par des représentants syndicaux et associatifs en Martinique. Ces derniers fustigèrent la politique du gouvernement qui consistait à envoyer en France hexagonale de jeunes professeurs certifiés issus des DOM et à affecter aux Antilles de jeunes professeurs venus de l’Hexagone. Le but de cet article est de comprendre dans quelles conditions le terme « génocide par substitution » fut employé dans la seconde partie du vingtième siècle puis en 2004. Il s’agira d’établir un cadre conceptuel quant à l’emploi du terme, en s’appuyant notamment sur les travaux de Raphael Lemkin, un avocat polonais. Quel est le lien entre les deux périodes? Sur quoi s’appuyèrent les discours pour qualifier les deux phénomènes de « génocide par substitution » ?
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hal-01771854 , version 1 (19-04-2018)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01771854 , version 1

Citer

Claire Palmiste. Génocide par substitution: usages et cadre théorique. Frédéric Angleviel. Les Outre-mers français : actualités et études, Volume 1, L'Harmattan, 2012, 978-2-296-99652-6. ⟨hal-01771854⟩
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